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National Team

L’équipe nationale de football du Liban (2010-2019)

Corruption

Le Liban fêtait l’entrée dans le nouveau millénaire en organisant la Coupe d’Asie de football de 2000 dans trois villes : Beyrouth, Saida, Tripoli.  Qu’en reste-t-il 20 ans plus tard? Fa Lebanon retrace les moments forts de l’équipe nationale de football du Liban lors de la décennie 2010-2019.

Reconstruction et corruption

Le stade de la Cité Sportive Camille Chamoun est à l’image de Beyrouth, un phénix . Erigé en 1957, il fut détruit en 1982 par Tsahal. Sa reconstruction en 1997 était un acte politique et symbolique important. Rafik Hariri ne disait-il pas lors des jeux panarabes de 1997 que “la construction l’a remporté sur la destruction, et la paix l’a remporté sur la guerre”. Le stade international de Saida et stade olympique de Tripoli furent quant à eux bâtis pour la Coupe d’Asie de football de 2000.

Les Cèdres, surnom de l’équipe nationale de football du Liban, n’ont joué aucune fois au stade olympique international de Tripoli lors de la décennie 2010-2019. Pire encore, ce stade n’accueilli plus aucun match de la ligue de football libanaise. Il fut utilisé par l’armée libanaise. Il est en cours de rénovation. 

Le stade Camille Chamoun et le stade de Saida ne sont plus modernes et n’offrent aucun service digne de ce nom. Pire encore, les pelouses restent à désirer. 

Dans la gestion des stades publics de football, la corruption l’a remporté à pleine couture. 

Une progression fulgurante dans le classement FIFA

Malgré la dégradation des infrastructures sportives et voire l’absence de choses primaires comme un terrain d’entraînement digne de ce nom, les Cèdres ont progressé dans le classement de la FIFA. 

Classé à la 148e place en décembre 2009, le Liban est dix ans plus tard classé confortablement dans le TOP 15 asiatique à la 89e place. 

La décennie avait pourtant très mal commencé. Lors des neuf premiers matchs, le Liban avait perdu sept fois avec des défaites cuisantes comme celles à domicile 6-0 contre le Koweit et à l’extérieur 6-2 contre les Emirats Arabes-Unis en juillet 2011 dans le cadre de matchs amicaux. Lors du premier match du troisième tour des éliminatoires la Coupe du monde de football 2014, la Corée du Sud a balayé le Liban 6-0 à Goyang le 2 septembre 2011. 

Qui aurait pu penser que quatre jours plus tard l’équipe nationale de football du Liban battrait les Emirats à Beyrouth 3-1? Qui aurait pu croire que les Cèdres puissent battre à l’extérieur les coriaces du Koweit 1-0 en novembre? Personne! Sauf peut-être l’entraîneur allemand Theo Bucker. 

Et puis l’improbable se produit. Le Liban bat 2-1 la Corée du Sud le 15 novembre 2011 dans le stade Camille Chamoun. Victoire historique qui marque encore les esprits des supporters libanais. Il y a un avant et un après 15 novembre 2011. Le Liban qui n’a pas de ligue professionnelle et dont les joueurs doivent pour la grande majorité avoir une activité professionnelle supplémentaire pour survivre, a battu l’équipe demi-finaliste de la Coupe du monde de football de 2002 et se qualifie pour le quatrième tour. 

La corruption de certains et le vol de tout un pays

Mais au Liban, les belles histoires ne sont pas faites pour durer. Le Liban perdra 1-0 son premier match du quatrième tour à domicile contre le Qatar le 3 juin 2012. Sebastian Soria, jouer uruguayen naturalisé, intercepte la passe hasardeuse de Ramez Dioub en direction du gardien pour crucifier les Cèdres. Est-ce un hasard que le nom de ce joueur soir présent dans des affaires de corruption sur le continent asiatique? Il fut tout comme l’attaquant Mahmoud El Ali, banni à vie en 2013 par la fédération libanaise de football. 20 autres joueurs seront aussi sanctionnés. Au sujet de Dioub, Theo Bucker déclarera : “Je n’aurai jamais pu penser que quelqu’un puisse vendre non seulement un match, mais son propre pays”.

Malgré les affaires de corruption, le Liban a su créer de nouveau la surprise en battant à domicile l’Iran 1-0 le 11 septembre 2012. 

La corruption peut aussi être passive en raison d’une mauvaise gestion des fonds et des biens publics. Le stade Camille Chamoun avec ses milliers de supporter a été un élément du succès du Liban. Toutefois, ce stade n’a pas pu accueillir les matchs du Liban lors des éliminatoires de la Coupe de monde de 2018. Cela n’explique pas l’élimination du Liban lors du deuxième tour. Mais il est certain que le stade Camille Chamoun porte chance au Liban. Le 14 novembre 2019 dans un pays en pleine révolution, les Sud Coréens menés par le redoutable joueur de Tottenham, Son Heung-min, ne sont pas parvenus à battre les Cèdres

Mais en raison d’un terrain d’entraînement sur une pelouse synthétique, trois joueurs se sont blessés ou aggravés une petite blessure contractée auparavant. Il ne faut pas réécrire l’histoire, mais là encore la corruption a joué son rôle destructeur. Pourquoi l’équipe nationale de football du Liban n’a-t-il pas de centre d’entraînement digne de ce nom? 

Le manque de chance, une spécificité libanaise

La décennie 2010-2019 fut aussi marquée par un incroyable manque de chance. 

Le Liban étaient tout proches de se qualifier à la Coupe d’Asie pour la première fois de leur histoire. Ils ont participé à la Coupe de 2000 en étant qualifié directement en leur qualité de pays hôte. Les éliminatoires de la Coupe d’Asie de 2015 permettaient au meilleur troisième des quatre groupes de se qualifier. La Chine se qualifia au détriment du Liban pour seulement un but de différence. 

Les Cèdres se qualifieront pour l’édition suivante. Là encore, le destin ne sera pas en faveur du Liban. Le format de la Coupe d’Asie de Football de 2019 permettait au deux premiers des six groupes ainsi qu’aux quatre meilleurs troisièmes de se qualifier pour les huitièmes de finale. 

Dans le classement des meilleurs troisièmes, le Bahrain se qualifia après avoir recueilli quatre points. Le Liban joua son match en dernier et connaissait déjà le résultat des autres groupes. Kyrgyzstan et Oman se sont aussi qualifiés avec trois points mais avec une meilleure différence de but que le Vietnam. Les Dragons Dorés avaient une différence de buts de -1. Le Liban avant leur dernier match face aux Émirats avaient une différence de buts de -4. Pour se qualifier, le Liban aurait du l’emporter avec quatre buts d’écarts face à la Corée du Nord. Les Cèdres avaient battu quelques mois battus cette même équipe 5-0. Le Liban battra finalement 4-1 les hommes de Kim Jong-un. Le Vietnam et le Liban se sont ainsi retrouvé avec le même nombre de points et la même différence de buts.

Comment les départager? En regardant qui a marqué le plus de buts. Or, les deux équipes ont marqué quatre buts. Ce sera finalement le critère disciplinaire qui permettra au Vietnam de se qualifier. Le Liban avait recueilli sept cartons jaunes tandis que le Vietnam en avait recueilli cinq cartons jaunes. 

Les joueurs ni le staff n’avaient connaissance de cette règle. Le manque de chance est aussi le produit d’un manque de professionnalisme.

Le football féminin, grand gagnant de la décennie 2010-2019

Si l’équipe masculine a eu des moments de gloire qui resteront gravés dans les mémoires, c’est le football féminin qui donnera des titres à la fédération de football. Le dernier en date est celui de l’équipe nationale de moins de 15 ans qui a remporté le championnat de la Coupe de la Fédération d’Asie de l’Ouest de football en décembre 2019.

Sur le plan des clubs, Ahed a été le premier club à remporter l’AFC Cup. Deux clubs, Nejmeh et Safa, avaient déjà atteint la final mais sans pouvoir gagner ce tournoi contintenal. Ce sera chose faite avec Ahed en 2019. Daniel Giménez, qui a contribué au succès de cette équipe, a expliqué au quotidien sportif espagnol Marca que “si un joueur libanais affronte un joueur espagnol, il le battra. Mais en équipe, les libanais perdront. Ils ont des graves manquements dans le travail tactique, ce n’est pas de leur faute. Ils n’ont pas eu la bonne formation.”

La fédération, les clubs et académies doivent travailler de concert afin de demander deux choses qui conditionneront les résultats de la prochaine décennie : des infrastructures sportives de qualité et la présence de personnes compétentes dans toutes les strates. Mais la marge de manoeuvre est faible tant l’emprise des partis politiques est forte sur le football libanais. Là encore, il ne faut pas être fataliste. Au travail!

2022 WC Qualification Table

PosTeamPWDLGDPts
1451133106212-204505
242201393573
339206131066
436161010-258
52716833156

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